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MIXITÉ & INCLUSION AU TRAVAIL !

Groupe de personnes d'origines et de sexes divers symbolisant l'inclusion et la mixité au travail

Le débat de la mixité au travail est habituellement présenté comme la recherche de l’équilibre entre un personnel masculin et féminin. Il semble cependant nécessaire d’élargir ce débat à des mélanges plus exotiques, pour prendre en compte les aspects modernes de notre société et de l’étendre à la mixité raciale, culturelle, à celle des «nouveaux genres» et à toute minorité pouvant souffrir de discrimination.

LA MIXITÉ «TRADITIONNELLE» : HOMME/FEMME AU TRAVAIL.

Commençons par le débat traditionnel de la mixité Homme/Femme au travail.
Les hommes et femmes sont-ils employés de manière équitable ?

Nous tenterons de répondre à ces questions en nous basant sur les statistiques consultables, ce qui n’est pas le plus évident, car nous remarquons immédiatement que les résultats les plus diffusés sont les plus défavorables à la mixité, puisque cela fait débat !

D’autres résultats, un peu moins mis en avant par les médias, sont cependant disponibles et brossent un portrait un peu plus nuancé, voire contradictoire dans certains cas…

Image illustrant la mixité et l'inclusion homme femme au travail
Photo de deux dirigeants, homme et femme, d'entreprises à des postes de haute responsabilité

1,3 % des dirigeants et professionnels de hauts niveau sont des femmes, contre 1,9% pour les hommes.

DIRIGEANTS ET PROFESSIONNELS DE HAUT NIVEAU

Concernant les professions de dirigeants ou de professionnels de haut niveau (Étude statistique Insee 2023), nous constatons que sur un ensemble de 28589 personnes, 1,3% des dirigeants et professionnels de haut niveau sont des femmes contre 1,9 % pour les hommes. Soit 373 femmes contre 537 hommes.

La différence est donc évidente et encore plus importante si nous prenons en compte que la part des femmes rassemblait plus de diplômes supérieurs longs que celle des hommes !

FRACTURE NUMÉRIQUE !

Concernant les métiers du numérique, la différence est encore plus importante.
Les professions du numérique ne comptent que 24 % de femmes en 2022. (Insee 2022).

Une étude concernant l’orientation des femmes au lycée met en avant que seulement 33 % des femmes sont encouragées par leurs parents à s’engager dans un métier numérique contre 61 % pour les hommes.

Nos habitudes et stéréotypes culturels n’y seraient-ils pas pour quelque chose ? Peut-on dans ce cas parler de discrimination ou de la simple conséquence de nos héritages culturels ?

Image illustrant la mixité et l'inclusion homme femme au travail

Seulement 33 % des femmes sont encouragées par leurs parents à s’engager dans un métier numérique contre 61 % pour les hommes.

LA MAÎTRESSE DOMINE TOUJOURS !

Si nous basculons du côté du métier des enseignants, la tendance s’inverse avec 0,9 millions de femmes pour 0,3 millions d’hommes.

Cette disparité homme / femme est assez difficile à expliquer mais il ne semble pas s’agir de discrimination puisque les concours sont ouverts à tous.

On peut encore une fois supposer une explication d’origine traditionnelle ou culturelle. Le métier d’enseignant fut historiquement l’un des premiers postes qualifiés accessible aux femmes et semble faire plus souvent partie des projets de vies de jeunes femmes que de jeunes hommes…

Ce résultat ne concerne pas que la France mais se retrouve plus ou moins partout dans le monde.

ET LES EMPLOIS MAJORITAIRES ?

Si nous prenons en compte la masse la plus importante, en réunissant les professions intermédiaires et les employés qui représentent en 2020 respectivement 26 % et 25,8% de la population, soit 51,8 % au total, c’est la femme qui est en tête.

Du côté du métier des professions intermédiaires seules, sur un ensemble de 7531 personnes, 4058 sont des femmes et 3473, des hommes.
Du côté des employés, sur un ensemble de 7911, 5947 sont des femmes contre 1964 pour les hommes.

LES MÉTIERS DITS PÉNIBLES

Bien que certains postes d’employés soient considérés comme potentiellement pénibles, c’est la catégorie des ouvriers, qualifiés ou non, qui représente la plus grande part de pénibilité physique, notamment si l’on prend en compte le déplacement de charges lourdes et les positions de travail inconfortables .
Du côté des ouvriers, sur un ensemble de 5948 vous trouverez 1278 femmes pour 4670 hommes.

L’homme est donc majoritaire lorsque le travail exige une grande résistance physique. Le secteur s’ouvre de plus en plus aux femmes souhaitant le rejoindre, mais cette croissance reste pour le moment modérée.
Il existe des témoignages de discrimination dans ce secteur, essentiellement fruit d’ à priori sur la résistance physique des candidats, qu’ils soient des hommes considérés comme trop «chétifs» ou des femmes considérées comme pas assez robustes.

Il semble raisonnable de considérer que ce secteur est traditionnellement préféré par les hommes plutôt que de croire qu’il souffre de discrimination, sauf cas particulier.

AU DELÀ DES HOMMES ET DES FEMMES ...

Puisque le tour est fait du clivage homme / femme, passons à la suite.
L’inclusion et la mixité concerne autant de couleurs, de formes, de genres et de spécificités qu’il en existe. Nous rassemblons donc, ci-dessous, certains aspects moins souvent pris en compte, mais tout aussi réels et importants dans notre société en évolution.

EN SITUATION DE HANDICAP

Les personnes en situation de handicap sont souvent considérées comme une minorité. Elles représentent pourtant plus de 24 % de la population active en France !

Les travailleurs titulaires d’une reconnaissance RQTH représentent en 2021, 2,7 millions de personnes. (Et il ne faut pas oublier ceux qui n’ont pas demandé cette reconnaissance officiellement.)

Selon l’Apec, le taux de chômage serait dans cette catégorie deux fois supérieur à la moyenne nationale.

L’état met en place de nombreux dispositifs, pour inciter fortement les employeurs à recruter, qui améliorent progressivement les chiffres.

 

 

 

ET LES LGBTQIA+ ?

Concernant l’émergence des nouveaux «genres» en tous genres au travail, nous ne serons pas en mesure de vous montrer des statistiques car l’Insee ne semble pas encore considérer cette caractéristique sociale dans ses sondages.

De plus, il semblerait que seulement 9 % des personnes transgenres et non binaires déclarent leur orientation au travail en France.

Les débats sur le sujet, largement médiatisés, portent bien souvent sur le besoin de représenter socialement son orientation et l’accueil qui peut être fait à ce message physique, vestimentaire ou comportemental.

Finalement, les orientations de chacun restent en général privées et ne font débat que lorsque la personne les affiche, intentionnellement ou pas.

Le cliché du/de la personne prenant l’apparence de l’autre sexe demeure une minorité de cette catégorie qui rassemble, au delà des caricatures, des orientations très nuancées, bien souvent insoupçonnables.

ET LES PERSONNES EN SURPOIDS ?

D’après une étude de l’Organisation Internationale du Travail, en 2016 une femme obèse à huit fois moins de chance d’être embauchée qu’une femme qui ne l’est pas.

La ligue de l’obésité annonce quand à elle que 41 % des personnes en situations d’obésité massive souffrent de discrimination à l’embauche.

Le journal Le Monde déclare que 11 % des femmes et 6 % des hommes souffrent de discrimination à l’embauche à cause de leur surpoids.

Actuellement 41 % des discriminations seraient dues à l’apparence physique. Incluant la corpulence, la beauté et autres critères d’apparence.

Ceci-dit ces chiffres sont voués à évoluer car notre population rassemble près de 30 % de personnes en surpoids, chiffre en croissance permanente.

ET LES "ÉTRANGERS" ?

Comment échapper à cette peur, cette méfiance ancestrale de l’étranger ? Tellement différent, physiquement, culturellement…

À chaque période son flux migratoire et sa discrimination, c’est comme ça ! Nous n’évoluons que petit à petit !

Actuellement 36 % des discriminations au travail reposeraient sur des facteurs ethniques…
À réfléchir…

ET LES AUTRES ?

Les tatoués, les gothiques, les personnes trop âgées, les chauves, les petits, les très grands, les anorexiques, les mamans, les adeptes du piercing, les excentriques…
Chaque différence générera nécessairement une forme de discrimination plus ou moins importante.
Le point positif est de se rappeler que toute chose étrange finit par devenir normale avec le temps et le nombre !

LA RÉUNION TERRE DE MÉTISSAGE ET DE «MELTING POT» !

Encore une fois il n’est pas évident de comparer les chiffres, qui selon les études, sont présentés de manière différentes.

Concernant la répartition des hommes et des femmes au travail sur notre territoire, nous comptons 137 010 hommes actifs en emploi pour 125 064 femmes en 2022 (Insee).
La différence n’est pas si grande si nous prenons en compte nos héritages culturels et la vitesse d’évolution des mœurs sur un territoire aussi jeune et riche que le nôtre.

Reste à voir comment ces emplois sont répartis au niveau des salaires, de la hauteur des responsabilités et de la pénibilité.
Comme pour la métropole les femmes ont la belle place dans l’ éducation nationale et les hommes en agriculture et sur les postes d’ouvriers. Les postes à responsabilité, considérés comme supérieurs sont aussi majoritairement occupés par des hommes.

La tendance reste très encourageante car notre jeune société réunionnaise, réagit vite et se transforme d’une génération à l’autre.
Les femmes entrepreneures se multiplient et s’attaquent aussi aux métiers dits pénibles avec succès !

QUI SOUFFRIRAIT DE LA DISCRIMINATION À LA RÉUNION ?

Traditionnellement, ce sont les minorités et les communautés considérées comme étrangères ou présentant des différences qui souffrent le plus de discrimination. Qu’en est-il chez nous ?

Les communautés malgaches, comoriennes, mauriciennes ou métropolitaines disent parfois souffrir de discrimination à l’embauche dans certains secteurs mais nous n’avons pas été en mesure de trouver des statistiques à ce sujet.

Inversement certains créoles natifs déclarent souffrir de discrimination à l’embauche dans certaines sociétés nationales et régionales.
Sujet à étudier et à débattre !

Rappelons tout de même que La Réunion fait partie des régions où l’immigration est la plus rare, représentant moins de 2% de la population. (Nous ne sommes donc pas nécessairement plus tolérants chez nous…)

POUR CONCLURE ?

Les chiffres et statistiques disponibles actuellement doivent être pris avec beaucoup de recul et croisés avec d’autres, pour obtenir une vague tendance.
L’inclusion de tous au travail, sans aucune distinction, est évidemment le principe à suivre, mais notre société n’étant pas uniforme, il serait surprenant que l’embauche le soit un jour. Les disparités liées aux compétences intellectuelles sont en tout cas sur la bonne voie ! Pour le reste, nous devrons encore évoluer…
Pour une parfaite équité, ne faudrait-il pas déjà pouvoir soi-même n’avoir aucune préférence ni discrimination pour aucun métier ? Alors militaire ou nounou ??

DE COULEUR, ROUX, CORPULANT ET EN FAUTEUIL ROULANT ! QUELLES SONT MES CHANCES ?

Pas de chance ! Certaines personnes cumulent parfois de nombreux facteurs pouvant affecter leur employabilité…

Et pourtant ces profils ont peut-être bien plus de qualités professionnelles que VOUS !

C’est un effort à faire, nous avons tous des a priori que nous devons dépasser, pour ne pré-juger de rien et donner sa chance à chacun de manière équitable…

* Article sérieux rédigé avec un poil de second degré et le plus de recul possible…

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